La Commune, la joyeuse cuvée de copains du Jura !
On est super heureux de vous présenter cette cuvée inédite La Commune 2014, d’abord parce qu’on est des amoureux depuis la première heure des vins des vignerons qui y ont participé, et aussi parce qu’on est très touchés qu’ils aient choisi la Cave des Papilles comme l’un des rares endroits où on peut en trouver.
Ça s'est passé autour d'un verre l'été dernier. A table il y a avait Charles Dagand et Alice Bouvot (l’Octavin), Emilie et Alexis Porteret (les Bodines), Etienne Thiébaud (Cavarodes), Raphaël Monnier (Ratapoil), Jean-Baptiste Menigoz (Les Bottes Rouges), Renaud Bruyère et Adeline Houillon.
La Commune 2014 en magnum
« C’est Charles et Alice qui ont fait cette proposition » raconte Jean-Baptiste Menigoz : « Pourquoi pas faire un vin tous ensemble, une cuvée de copains ? Ça a branché tout le monde !
L'idée était de faire simple et de ne pas se prendre la tête : chacun amènerait dix caisses de raisins quand il voulait et ce qu'il voulait comme cépage. »
Et c’est parti ! « On a d’abord réglé les problèmes administratifs car quand tu es récoltant tu n'as pas le droit d'amener des raisins chez quelqu'un d'autre. Du coup on est passé par le négoce de l’Octavin qui a acheté notre raisin pour que tout le monde soit dans les clous.
La vinification s’est donc faite au domaine de l’Octavin. C'est Alex (Alexis Porteret) qui a dégoté une cuve. Et voilà ! Au fur et à mesure que les vendanges avançaient, chaque fois que quelqu'un avait des raisins il allait à l'Octavin et il remplissait la cuve. Tu avais aussi bien du rouge en grappe entière que du blanc égrappé. Et le seul cépage qui n'est pas représenté dans cette cuvée c'est le poulsard. Parce qu’en 2014 il y a eu la piqûre drosophile suzukii (moucheron asiatique), donc on a tous manqué de ce cépage. Et en plus comme c'est une cuvée sans soufre on n’a pas fait les kamikazes…
Ce qui est drôle c'est qu'il y a plusieurs personnes qui nous disent que ça goûte comme un poulsard... Alors qu’il n’y en n’a pas un grain !
De gauche à droite : Alexis Porteret (domaine Les Bodines), Renaud Bruyère (Renaud
Bruyère & Adeline Houillon), Etienne Thiébaud (Les Cavarodes),
Charles Dagand (l'Octavin) et Jean-Baptiste Menigoz (les Bottes Rouges),
manque Raphaël Monnier du domaine Ratapoil
Le premier qui a apporté des raisins c'est Alex. Et entre le moment où le premier et le dernier ont amené leurs raisins il s’est passé 15 jours.
C'était rigolo par ce que ça partait en fermentation et on remettait des raisins par dessus au fur et à mesure de l'avancée des vendanges.
A chaque fois que quelqu'un amenait son raisin on saturait la cuve avec du gaz carbonique pour éviter tout problème d'oxydation ou de piqûre.
Après on a laissé faire les choses. C'était drôle parce qu'on voyait les strates de blanc, de rouge...
Strates de raisins rouges et blancs
Il n'y a pas eu de remontage, pas de pigeage… On a juste goûté pour savoir à quel moment on allait décuver.
Evidemment il a fallu faire beaucoup de « réunions techniques » pour surveiller tout ça, l’occase de boire un coup tous ensemble.
En tout il y a eu deux mois de macération. Puis on a mis le jus dans une cuve de 20 hectos et la mise en bouteille s’est faite au printemps, et on a fait environ 500 magnums.
Quand on demande à Jean-Baptiste pourquoi ces six domaines là : « A la base on fait tous partie du « Nez dans le Vert » (Salon des vignerons bio du Jura).
Mais ce qui nous lie aussi c’est qu’on est tous assez récents.
Le domaine le plus vieux d’entre nous c'est Les Cavarodes avec Étienne Thiébaud qui s’est installé en 2007. Ensuite il a eu l'Octavin en 2008, Ratapoil en 2009, Les Bodines en 2010, Bruyère et Houillon en 2011 et ma pomme, Les Bottes Rouges en 2012.
On est au maximum à 15 kms les uns des autres et toutes nos vignes sont à proximité entre Arbois, Pupillin et un peu plus au nord.
Et puis on partage du matériel, il y a un esprit d'entraide, donc
« La Commune » c’est venu très naturellement.
On ne s’est pas posé de question. Ça aurait pu se faire avec d'autres mais il se trouve qu’on se voit souvent, autour d'un verre, enfin surtout autour de plusieurs verres !
C'était super parce que c'était vraiment spontané et sans prise de tête ! »
En 2015 il n'y aura pas de La Commune.
« Le paradoxe c'est qu’en 2014 on n'avait pas beaucoup de raisins et on a du un peu se saigner pour en trouver pour faire La Commune 2014.
Cette année on avait un peu plus de raisin et donc pas de cuves dispo. Et puis il y a eu plusieurs éléments qui font que ça ne s’est pas fait.
Et finalement c'est très bien parce que c'est tout à fait ça l'état d'esprit : on ne voulait surtout pas que ce soit une institution ou quelque chose d'obligatoire.
Il y en aura peut-être en 2016… on ne sait pas."
2 octobre 2015
Rédigé par Florence